Avec l’attaque de l’Iran par Israël, la situation au Moyen-Orient connaît une nouvelle accélération, tandis que le mouvement international pour la Palestine s’amplifie, notamment en France, dont la prochaine étape se situe au Bourget.
Le massacre à Gaza est chaque jour plus insupportable, avec notamment les assassinats de GazaouiEs lors des distributions d’aide humanitaire, la famine, les images d’enfants décharnés et les exemples de l’horreur absolue vécue par la population.
Agir concrètement contre le blocus
L’inaction de la « communauté internationale » conduit les populations à chercher un moyen de briser le blocus de Gaza. C’est ce qu’a voulu symboliser la Flottille de la liberté à laquelle ont participé Rima Hassan et Greta Thunberg. C’est aussi ce blocus que la marche pour Gaza, notamment la caravane Al Soumoud (« persévérance » en arabe), tente de briser.
Plusieurs milliers de personnes venues du Maroc, d’Algérie (dont des groupes féministes), de Tunisie et de Libye ont été arrêtées en voulant rejoindre Al Arish, dernière ville égyptienne avant Rafah, parfois battues, puis reconduites de force. Des militantEs, notamment notre camarade député de l’organisation irlandaise People Before Profit, Paul Murphy, ont été arrêtéEs au Caire. D’autres personnes ont été attaquées à Ismaïlia (juste avant le canal de Suez, voir notre reportage vidéo). Une partie de la caravane a été stoppée près de Syrte, en Libye, avec les mêmes méthodes : répression par l’armée et la police, participation de bandes armées payées par le pouvoir. Cela montre la complicité des régimes arabes, tandis que les militantEs rapportent toustes la solidarité et l’aide des populations locales.
Vers un regain de la mobilisation en France ?
La résistance semble enfin connaître une nouvelle dynamique en France, encouragée par l’action symbolique de la Flottille et par le succès de la mobilisation contre l’interdiction d’Urgence Palestine. Les 4 et 5 juin, les dockers de Fos-sur-Mer ont bloqué trois containers contenant notamment des tubes de canons fabriqués par Aubert et Duval et des pièces pour fusils mitrailleurs produites par Eurolinks.
Les manifestations du 14 juin ont enregistré un regain de participation partout, y compris dans des villes moyennes ou petites (600 à Angers, 850 à Romans, 200 à Dreux, 1 000 à Gennevilliers, etc.). Il y a cependant un gros travail à mener pour que cette mobilisation ne soit pas temporaire — d’autant que l’attaque contre l’Iran modifie à nouveau la situation.
De nouveaux enjeux avec l’attaque contre l’Iran
Nous avions prévu cette attaque lorsqu’Israël avait bombardé le Liban en octobre dernier. Il y a en effet une logique dans cette fuite en avant : le gouvernement d’extrême droite veut réaliser le Grand Israël, contrôler — pour le compte des États-Unis — tous les régimes alentour et briser toute contestation, y compris les mobilisations israéliennes comme celles qui ont vu le jour ces dernières semaines à Haïfa et Tel Aviv pour des négociations et contre les massacres.
Et, provocation indécente, Macron a immédiatement annoncé son soutien à Israël, prétendant que l’attaque contre les sites nucléaires, les dirigeants iraniens et les plus de deux cents morts relevaient du « droit à se défendre », et proposant un soutien de la France à cette guerre. Celle-ci modifie donc nos tâches : nous devons nous opposer à la guerre d’Israël contre l’Iran, refuser la participation française, revendiquer le désarmement d’Israël, des sanctions, et la rupture complète des relations économiques, militaires, commerciales, universitaires, culturelles, etc.
Mobilisation contre le Salon du Bourget
La prochaine étape de cette bataille est la mobilisation contre le Salon du Bourget les 21 et 22 juin. En effet, avec ses 2 000 entreprises exposantes et ses 290 délégations, ce salon est un véritable marché de la mort. Israel Aerospace Industries, Elbit Systems et Rafael Advanced Defense Systems y exposeront leurs engins. Ces entreprises aux chiffres d’affaires se comptant en milliards fabriquent des drones, des missiles, des bateaux de combat.
Manifester contre le Salon du Bourget, participer aux meetings, concerts et manifestations doit nous permettre de donner une visibilité au combat pour la Palestine, contre la politique génocidaire d’Israël et contre le militarisme impérialiste mondial en général — qu’on observe aussi avec l’attaque de la Russie contre l’Ukraine.
Antoine Larrache